L’ambulancier est avant tout un professionnel de santé, chargé du transport et de la prise en charge de patients parfois dans des situations critiques. Cependant, la conduite reste une composante essentielle de son travail, nécessitant des compétences spécifiques.
Alors, faut-il être un bon conducteur pour être ambulancier ? La réponse est sans équivoque : oui.
Mais qu’entend-on par "bon conducteur" ? S’agit-il seulement de savoir manier un véhicule ou y a-t-il des aspects plus techniques et psychologiques à prendre en compte ? Dans cet article, nous allons explorer les différentes compétences de conduite requises pour exercer ce métier et pourquoi elles sont si importantes.
1. La conduite : une compétence essentielle pour l’ambulancier
L’ambulancier passe une grande partie de son temps sur la route. Il est chargé de transporter des patients entre leur domicile et des structures médicales, ou encore d’intervenir en urgence pour assurer leur prise en charge rapide. Dans ce contexte, une bonne maîtrise de la conduite est primordiale.
1.1. Une conduite fluide et sécurisée
Un ambulancier ne se contente pas de conduire un véhicule classique. Il est au volant d’une ambulance ou d’un VSL (Véhicule Sanitaire Léger), des véhicules plus imposants que des voitures personnelles. Leur conduite demande une certaine adaptation, notamment en termes de gabarit, de poids et de maniabilité.
Pourquoi est-ce important ?
- Une conduite brusque ou mal maîtrisée peut aggraver l’état du patient transporté.
- Une mauvaise gestion de la vitesse et du freinage peut engendrer des risques pour la sécurité du patient, de l’ambulancier et des autres usagers de la route.
- Une conduite fluide et anticipative réduit les secousses et rend le trajet plus confortable pour le patient.
Exemple concret :
Un patient souffrant de fractures multiples doit être transporté en urgence. Une conduite souple, sans à-coups, permettra d’éviter des douleurs inutiles et d’assurer un transport optimal.
1.2. La capacité d’adaptation aux situations d’urgence
Dans certaines situations, l’ambulancier doit intervenir rapidement et rouler en situation d’urgence, avec gyrophare et sirène activés. Il est alors crucial de savoir naviguer à travers la circulation en toute sécurité, sans mettre en danger les autres automobilistes.
Ce que cela implique :
- Savoir lire rapidement la route et anticiper les réactions des autres conducteurs.
- Gérer le stress et la pression liée à une intervention en urgence.
- Connaître la réglementation relative aux véhicules prioritaires pour éviter toute infraction dangereuse.
Exemple concret :
Un patient en détresse respiratoire doit être transporté en urgence vers l’hôpital. L’ambulancier doit alors circuler avec rapidité tout en respectant la sécurité routière et en anticipant les réactions des autres automobilistes.
2. Les compétences spécifiques en conduite d’ambulance
Être un bon conducteur ne signifie pas seulement savoir rouler correctement. Pour un ambulancier, cela implique également des compétences techniques et une capacité d’adaptation constante.
2.1. La maîtrise du véhicule sanitaire
Les ambulances sont des véhicules spécialisés, souvent équipés d’équipements médicaux sensibles. Leur conduite demande une certaine expérience et une connaissance approfondie de leurs spécificités :
- Prendre en compte le poids du véhicule : une ambulance chargée ne réagit pas de la même manière qu’une voiture classique en termes de freinage et de stabilité.
- Gérer les manœuvres complexes : stationner rapidement et efficacement près d’un domicile ou d’un hôpital peut être un défi.
- Connaître l’entretien de base : un ambulancier doit être capable de vérifier l’état de son véhicule avant chaque prise de service (pression des pneus, niveau d’huile, état des freins, etc.).
Exemple concret :
Un ambulancier doit stationner son véhicule dans une rue étroite pour prendre en charge un patient en fauteuil roulant. Il doit manœuvrer avec précision tout en restant vigilant aux piétons et autres usagers de la route.
2.2. La connaissance des itinéraires et de la navigation
Un ambulancier doit être capable de trouver le chemin le plus rapide vers l’hôpital ou le domicile du patient, tout en prenant en compte les conditions de circulation.
Pourquoi est-ce important ?
- Une mauvaise connaissance du terrain peut entraîner des retards dans la prise en charge.
- Savoir éviter les embouteillages ou choisir des itinéraires alternatifs permet de gagner un temps précieux.
- La gestion du GPS doit être fluide pour ne pas perdre de temps en recalculant des itinéraires.
Exemple concret :
Un ambulancier en intervention d’urgence dans une grande ville doit connaître les raccourcis et les axes dégagés pour éviter les embouteillages et arriver à destination dans les meilleurs délais.
3. Le lien entre conduite et prise en charge des patients
La conduite ne se limite pas à un aspect technique : elle influence directement le bien-être et la sécurité des patients.
3.1. L’importance du confort du patient
Un patient transporté en ambulance peut être en souffrance, anxieux ou fragile. Une conduite douce et maîtrisée est essentielle pour assurer son confort.
Ce que cela implique :
- Adapter sa conduite au patient : éviter les accélérations brutales, freiner en douceur, prendre les virages avec précaution.
- Vérifier la fixation des équipements médicaux pour éviter qu’ils ne bougent pendant le trajet.
- Communiquer avec le patient pour le rassurer pendant le transport.
Exemple concret :
Un patient en chimiothérapie est très affaibli et sensible aux secousses. Une conduite souple et un itinéraire évitant les routes pavées ou en mauvais état amélioreront son confort.
3.2. La gestion du stress en situation critique
Un bon conducteur est aussi quelqu’un qui sait garder son sang-froid. Lors d’une urgence vitale, la pression est immense, et il faut rester maître de la situation.
Ce que cela implique :
- Savoir gérer son stress pour éviter les erreurs de conduite.
- Être capable de se concentrer pleinement malgré l’urgence.
- Coordonner sa conduite avec les gestes médicaux effectués par son collègue.
Conclusion
Être un bon conducteur est une compétence indispensable pour un ambulancier. Mais au-delà du simple maniement du volant, il s’agit d’assurer la sécurité, le confort et la rapidité des trajets tout en gérant le stress et les imprévus. C’est une aptitude qui s’affine avec l’expérience et qui fait partie intégrante du professionnalisme de l’ambulancier.